GABRIEL POMERAND


(An English translation follows the French text)

Gabriel Pomerand est né le 13 juin 1926 à Paris; il est mort en 1972.

L'appréciation suivant fut écrit par Isidore Isou (1960-1962, Bizarre No. 32-33, 1964).

L'un des premiers membres du groupe lettriste, l'un de ceux qui se sont dédiés à notre domaine avec une foi et une puissance d'action remarquables, a été l'auteur de la Symphonie en K, au point qu'on peut affirmer qu'il y a dans l'histoire du lettrisme une véritable période Garbriel Pomerand.

Si Isou était décidé à propager l'art des phonèmes par tous les moyens, y compris l'intervention scandaleuse, assuré d'avance que cette démarche quotidienne ajouterait à son apport intrinséque une légende spécifique qui rappellerait par certains points les légendes des grands hommes et des grands mouvements littéraires passés, c'est Pomerand qui a paré notre histoire de quelques-uns de ses plus beaux éclats, de quelques-uns de ses plus émouvants rayonnements.

(. . .) S'il participa au premier rang à toutes les manifestations et protestations de notre mouvement, de 1945 à 1950, depuis la premiére soirée lettriste à la Salle des Sociétés Savantes, le premier collage de tracts dans le sixiéme arrondissement contre la poésie rétrograde de la résistance et le grand scandale du Théâtre du Vieux Colombier à l'occasion de la Fuite de Tristan Tzara, qui vit répandre notre nom et notre conception dans la presse du monde entier, il fut surtout le promoteur principal de maintes manifestations importantes, depuis les Conférences de la Salle Rochefort et de la Salle de Géographie, où fut lu l'essai sur la peinture lettriste, jusqu'aux réunions de la Librairie de la Porte Latine, siége qui'il avait trouvé, pour en faire le bureau central de notre groupe et dont il resta le grand animateur.

Ce fut lui encore qui représenta les lettristes à la fondation du Tabou, ce lieu à jamais célébre pour cette époque, et qui y vint chaque soir réciter des poémes phonétiques, en enrichissant notre légende d'un volet social inédit, d'une dimension noctambule, et en offrant à ce lieu une raison d'immortalité, car il se perpétuera plus sûrement à cause de l'archange de notre groupe qu'à cause de tel ou tel ersatz philopophique ou versificateur.

Sur le plan des oeuvres, Pomerand nous a déja donné de nombreux poémes trés intéressants, mais surtout cette passionnante "Symphonie en K," qui est la premiére chorale ciselante, le premier morceau ciselant àplusieurs voix et dont certain fragment déjà classique est souvent récité de mémoire par de plus jeunes lettristes.

(. . .) On croirait que Pomerand, comme Marcel Duchamp à une certaine époque, est en train de jouer une interminable partie d'échecs, si l'on ne savait pas qu'il continuait à produire des poémes phonétiques, à peindre des toiles hypergraphiques, à demeurer par son travail essentiel lié à une doctrine et à une école auxquelles, peut-être, un jour il saura de nouveau dédier ses possibilités de réalisation quotidienne en vue d'une meilleure propagation de notre systéme de valeurs de de nos accomplissements concrets.


Gabriel Pomerand was born in Paris on June 13, 1926.

Here is what Isidore Isou wrote about him in the essay "1960-1962," in Bizarre No. 32-33, (1964):

"One of the first members of the letterist group was the author of the "Symphony in K," who dedicated himself to our cause with such remarkable faith and strength of action that we can state that there was a "Gabriel Pomerand period" in the history of letterism.

"If Isou was the one who decided to propagate the art of phonemes by any means available, including scandalous disruptions, especially when he had figured out in advance that these daily actions would add a specific legend to his fundamental contributions to art, recalling the legends of great men from the great moments of past great literary movements, it was Pomerand who adorned our history with some of its most beautiful flashes and some of its most exciting dazzle.

"(. . .) Pomerand was on the front lines for all the demonstrations and protests of our movement from 1945 to 1950, starting with the first letterist event at the Salle des Sociétés Savantes, and including the first leafleting in the 6th arrondissement to oppose the regressive poetry of the résistance, and especially for the great scandal at the Theatre of the Vieux Colombier on the occasion of Tristan Tzara's La Fuite, an event that spread our name and our ideas throughout the world press; but most important of all, he was our principal promoter in many important demonstrations, from the lectures in the Salle Rochefort and the Salle de Géographie, where the essay on letterist painting was read, up to the meetings in the Porte Latine bookstore, a space that he located and made into the headquarters for our group, playing the role of master of ceremonies.

"He was also the one who represented the letterists at the founding of the Tabou, one of the most famous clubs of the time, and he came there every night to recite his phonetic poems, enriching our legend with an original social life, giving it a night owl's dimension, and bringing another reason for immortality to the club, because it will more likely be remembered on account of the archangel of our group than because of some philosophical or versifying ersatz.

"As far as his works are concerned, Pomerand has already given us numerous very interesting poems, and especially this exciting "Symphony in K," which is the first chiseling chorus, the first chiseling vocal piece for several voices; some parts of it are already classic and are often recited from memory by younger letterists.

"One might think that Pomerand, like Marcel Duchamp during one period, was playing an endless chess match, if one did not know that he continued to produce phonetic poems, and to paint hypergraphic canvases, remaining bound by his essential work to a doctrine and a school which he will perhaps one day return to, dedicating his possibilities of daily self-actualization to a better propagation of our system of values and of our concrete accomplishments (. . .)."

Gabriel Pomerand died in 1972.


2 Peintures par Gabriel Pomerand


Bibliographie

Le cri et son archange, Fontaine, 1948.
Lettres ouvertes à un mythe, Aux dépens d'un amateur, 1949.
Le testament d'un archange déçu, lithographies de Jean Loiseau, 1949.
Les méditations d'un bâtard, P.L.F., 1949
Considérations objectives sur la pédérastie, Aux dépens du public, 1949.
Notes sur la prostitution, Aux dépens de la morale, 1950.
Saint-Ghetto-des-Prêts, grimoire, O.L.B., 1950.
Le testament d'un acquitté précédé des ses aveux publics, René Julliard,1951.
Antonio, Jacques Loyau, 1954.
Les puérils, roman, Robert Laffont, 1956.
Le petit philosophe de poche, Livre de Poche, 1962.
Le D. Man, Christian Bourgeois, 1966.


Return to Lettirste Pages Main Index.

Return to Kaldron | Light and Dust

This is a cooperative publication of
Kaldron On-Line and
Light and Dust Mobile Anthology of Poetry